Nous avons sans cesse l’impression d’être débordés et que tout va trop vite. Le pape François emploie le mot de rapidación : « L’accélération continuelle des changements de l’humanité et de la planète s’associe aujourd’hui à l’intensification des rythmes de vie et de travail, dans ce que certains appellent “rapidación”. » (§18). Et si on acceptait nos limites ?
La course effrénée à la nouveauté nous occulte l’essentiel, (« il devient difficile de nous arrêter pour retrouver la profondeur de la vie » §113), sans compter qu’elle impose à la terre un rythme qu’elle ne peut plus suivre (épuisement des ressources naturelles, déforestation…). Si nous osons ralentir, peut-être pourrons-nous remarquer ce qui importe vraiment, et nous laisser toucher par l’intensité de la rencontre. « On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles » (§223).
Sortir de la rapidación, ne plus être débordé, explique Cynthia Fleury, suppose d’abord de « mettre des bords » à notre vie, et d’accepter une forme de limite. La limite la plus évidente est d’ailleurs sans doute celle de notre fragilité : les personnes en situation de handicap sont en cela porteuses d’une leçon cruciale (voir la vidéo Sur le seuil).
Plus largement, Laudato si' nous rappelle que « nous sommes appelés à inclure dans notre agir une dimension réceptive et gratuite, qui est différente d’une simple inactivité. » (§237). Accepter certaines limites pourrait dès lors ne pas être une contrainte, mais au contraire une réelle ouverture à l’accueil de l’autre, à de meilleures relations avec la nature, et à une acceptation de soi, dans une intériorité plus profonde. L’exemple de la vie religieuse donné dans la vidéo En construction ! est une possibilité parmi tant d’autres pour emprunter ce chemin.
Face à l'accélération
Quel rapport au temps le handicap force-t-il ? Comment accepter de ne pas pouvoir suivre le rythme toujours plus rapide de la société ? Comment accepter de ralentir les autres ?
Vidéo réalisée grâce à la Pastorale des personnes handicapées (Conférence des Evêques de France, service national "Famille et société").